RESEARCH  
Aquarama 108 – juin 2025

Par Matthias Vanheerentals

Grand congrès célébrant le 30e anniversaire de l’Avecom

L’Avecom a récemment organisé une conférence extraordinaire intitulée « Restoring The Natural Balance » ainsi qu’un congrès et un événement de réseautage pour célébrer son 30e anniversaire. L’Avecom étant à l’origine une spin-off de l’Université de Gand, la conférence s’est naturellement tenue dans l’auditorium de l’UGent.

L’Avecom a convié nombre de clients, associés et autres relations à ce congrès organisé à la mi-avril. La conférence a accueilli une cohorte d’experts visionnaires et de leaders industriels de renommée internationale. Cet événement s’est avéré une occasion unique pour saisir les enjeux cruciaux de la durabilité environnementale et explorer diverses solutions innovantes. Les débats s’y sont articulés autour du thème « Restoring The Natural Balance », un sujet qui tient à cœur d’Avecom. L’événement marque le 30e anniversaire d’Avecom, un fournisseur de premier plan de solutions en matière d’assainissement écologique et de fermentation microbienne.

Recherches à foison

Société belge de recherche, de développement et d’innovation fondée en 1995, l’Avecom jouit d’une expertise scientifique incontestable dans le domaine de l’écologie microbienne. L’entreprise se penche depuis trente ans sur l’optimisation de l’épuration des eaux, sur les cultures microbiennes affectées à l’assainissement des sols et sur la valorisation des flux déviés. « Notre expertise fondamentale réside dans l’écologie microbienne, avec le concours de laquelle nous nous efforçons de mettre sur pied des collaborations industrielles », explique Stijn Boeren, PDG d’Avecom. « Nous étudions l’impact de l’écologie microbienne dans le cadre d’applications portant sur l’épuration des eaux, l’assainissement des sols et le recyclage des flux de déchets par le biais de processus de fermentation. Nous œuvrons depuis trente ans à l’optimisation des installations d’épuration des eaux. Quoique nous n’exploitions aucune station d’épuration, nous sommes à même d’aider les parties concernées à mener à bien nombre d’analyses en laboratoire, d’études de faisabilité et de processus d’optimisation. Nous pensons être en mesure de réduire sensiblement l’impact des populations sur la planète. »

Partenariat inédit

L’exploitation de ce potentiel requiert les connaissances et l’infrastructure indispensables au développement et à l’extension de solutions biosourcées. L’Avecom doit sa spécialisation dans ce domaine à la fermentation de la biomasse. « Notre apport : 30 ans d’expérience dans la gestion de matières premières microbiennes, une équipe d’experts techniques, plusieurs laboratoires entièrement équipés et diverses installations pilotes ou de développement à grande échelle », déclare Boeren. « Le soutien que nous apportons à nos clients leur permet de convertir un flux perdu en un nouveau produit et ce faisant, de réaliser des bénéfices supplémentaires. Notre mission réside dans le développement de solutions innovantes et durables aux problèmes environnementaux et industriels. Nous sommes toujours en quête de partenariats propices à la conjugaison de ces valeurs. Avec l’équipe de Green Alchemy, nous avons trouvé un terrain d’entente idéal. »

Nouveautés

L’Avecom a également annoncé une série de nouveautés lors de ce congrès. Avecom nv et Green Alchemy ApS, une société de conseil spécialisée dans la transformation de défis réglementaires et politiques complexes en opportunités, se sont associées dans le souci d’aider les entreprises à valoriser les flux de déchets industriels dans les domaines suivants : alimentation humaine et animale, matériaux biosourcés, agriculture et autres secteurs d’activité. « Nous œuvrons de concert à une simplification de la valorisation des flux de déchets industriels », déclare Stijn. « Ce partenariat crée un point de contact unique auquel les entreprises soucieuses de valoriser leurs flux de déchets peuvent s’adresser pour obtenir diverses évaluations techniques, économiques et de faisabilité. »

Portefeuille PME

L’enregistrement de l’Avecom en tant que prestataire de services pour le portefeuille PME est récent. « Cet agrément nous permet de réduire les frais de conseil en matière de durabilité et d’innovation pour ces entreprises », relate Stijn Boeren. « En effet, nous constatons que les PME éprouvent quelque difficulté à définir des trajectoires de durabilité en vue du recyclage des flux d’eaux usées, par exemple. La commercialisation d’un produit quelconque impose aussi aux entreprises de résoudre tout problème réglementaire. Nous l’envisageons davantage d’un point de vue technique. Forts de la formation de notre équipe, nous entendons répondre aux besoins des PME à chaque étape de leur développement. Nous sommes convaincus qu’encourager la coopération et le partage des connaissances nous permettra d’œuvrer collectivement à l’avènement d’un avenir plus durable. Nous sommes persuadés de la pertinence de partenariats à long terme pour venir à bout de situations complexes. »

Prémices

Professeur émérite à l’université de Gand, Willy Verstraete se souvient parfaitement de la naissance de l’Avecom. « Au début de ma carrière entamée dans les années 70, personne ne s’intéressait à l’environnement. À l’issue de leurs études, les jeunes diplômés ne trouvaient pas de travail. C’est la raison pour laquelle nous avons créé l’Avecom. Nous nous retrouvions avec un groupe de jeunes gens désireux d’avancer dans le domaine des technologies environnementales, mais le travail faisait défaut. C’est pourquoi nous nous sommes adressés à l’université pour créer cette spin-off, mais ce n’était pas évident à l’époque. Toutefois, nous avons reçu le feu vert et développé de nouvelles formes de fermentation. Nous sommes devenus un incubateur de nouvelles technologies et de nouveaux produits. La récupération des ressources vient à peine de commencer. La somme des produits extractibles de l’eau et réutilisables est limitée. Nous devons oeuvre, avec le concours de personnes et d’entreprises innovantes, à la création d’un environnement propice à l’innovation. La rigueur excessive de la réglementation décourage la création d’entreprises. »

Solution

Un nombre appréciable de partenaires de l’Avecom se sont exprimés à l’occasion de ce congrès. Friso Okken, Commercial Director Water Treatment pour le Benelux et la France auprès de Brenntag, a également pris la parole lors du congrès. L’entreprise s’est spécialisée dans la distribution, le transbordement et le mélangeage de produits chimiques. « Nous tenons à informer un public plus large que, non contente de fabriquer des produits chimiques de base, Brenntag dispose aussi d’une division de spécialistes comportant une unité de traitement de l’eau », précise Friso Okken. « Je dirige une équipe de 30 personnes dont 10 techniciens qui dispensent quotidiennement leurs conseils quant à l’utilisation et au dosage d’adjuvants chimiques employés dans le traitement de l’eau, des sols et de l’air. Nous avons poursuivi notre développement en faisant l’acquisition de grandes entreprises chimiques et en travaillant au niveau local avec des entreprises axées sur la connaissance et jouissant de compétences pointues en matière de traitement de l’eau. Nous sommes à même de proposer au marché l’expertise technique de l’Avecom. Et de faire remonter les questions que se pose le marché jusqu’à l’Avecom dans le but de développer des produits ensemble. »

Matière synthétique biodégradable

PDG de la société de biotechnologie B4Plastics établie à Dilsen, Stefaan De Wildeman s’est également livré à un exposé. L’entreprise mise résolument sur les matières synthétiques biodégradables. « Nous développons nos matériaux », précise Stefaan De Wildeman. « Nous disposons d’un centre de recherche au sein duquel nous menons à bien de nombreux projets. Nous collaborons avec une centaine de partenaires. » Stefaan De Wildeman fait part de la mise au point récente par son entreprise du premier tuyau de drainage biodégradable. Baptisé Verdiflex, ce produit résout le problème que posent les conduites en matière synthétique enfouies pour l’éternité dans le sol. « Selon une estimation grossière, la longueur totale des conduites enfouies se situe entre 50 et 100 millions de kilomètres à l’échelle de la planète », relate De Wildeman. « Cela va des conduites d’eau aux canalisations d’égout, en passant par les conduites de gaz ainsi que les lignes électriques et de télécommunication. »

Technologies de pointe

Mme Dora Taggart, PDG de Microbial Insights (États-Unis), a également pris la parole lors du congrès. Chef de file dans ce secteur d’activité depuis 33 ans, Microbial Insights propose des technologies avancées de testage et d’analyse d’eaux usées industrielles et municipales. « Nos outils de biologie moléculaire (MBT) se prêtent à une quantification plus précise de micro-organismes clés tels que les nitrifiant ainsi qu’à une caractérisation détaillée des communautés microbiennes afin d’identifier les micro-organismes problématiques », relate Taggart. « Ces outils vous livreront les informations cruciales dont vous aurez besoin pour prendre, à bon escient, certaines décisions opérationnelles. » 

Données de qualité

Taggart insiste sur l’importance que revêtent des données de qualité. « Il est capital de disposer de données de qualité. Plus nos données sont précises, plus nos prévisions sont satisfaisantes. Plus nous disposons de données, plus nous apprenons à épurer au mieux nos eaux usées. L’épuration des eaux souterraines a également un impact sur la santé, les micro-organismes, de nombreux marchés, ... » La société Microbial Insights est également partenaire de l’Avecom. « Cela fait plus de dix ans que nous travaillons avec l’Avecom. La qualité des services et des interactions est réjouissante », déclare Taggart. « Nous sommes présents sur un marché en pleine croissance. »

Université italienne

Professeur de technologie de la santé et de l’environnement à l’Université de Naples Federico II (Italie), Silvio Matassa a également pris la parole lors de ce congrès. De nombreux projets s’articulant autour de l’eau sont en cours à l’Université de Naples. « Nous réalisons nombre de projets pour boucler la boucle », relate Matassa. « Nous collaborons aussi avec les Pays-Bas et la Belgique. Nous prenons également part à divers projets dans l’industrie alimentaire. » Lors de sa présentation, Matassa a évoqué certains projets auxquels il participe, tels que Dare2Cycle. Ce projet vise à améliorer l’autosuffisance européenne en matière de protéines tout en œuvrant au développement de secteurs laitiers et agroalimentaires caractérisés par une durabilité, une circularité et une résilience accrues. Matassa s’est également arrêté sur le projet RethaiN, lequel propose diverses solutions de récupération et de valorisation des nutriments issus de la fermentation anaérobie de flux secondaires avant leur conversion en produits agronomiques de haute qualité.

Brevetage d’innovations

La congrès s’est aussi penché sur le droit de propriété intellectuelle. Tout(e) inventeur/trice se doit de faire breveter ses innovations. C’est du moins ce qu’affirme Ellen Crabbe, COO auprès de brantsandpatents (Belgique). « Il est important pour les entreprises de protéger leurs innovations en vue de leur valorisation ultérieure. Non pas pour créer une situation de monopole, mais pour se lancer dans une collaboration fructueuse avec des entreprises dont l’envergure est souvent plus importante. Et puis, il est capital de protéger les efforts consentis . C’est ainsi que d’aucuns pourront assurer leur avenir. Un nombre considérable d’éléments sont susceptibles d’être protégés, à l’instar de la découverte et de l’utilisation de certains micro-organismes. »

Intérêt croissant

Brantsandpatents a déjà aidé bon nombre d’entreprises du secteur de l’épuration des eaux usées à breveter leurs innovations. « Nous constatons que les entreprises sont plus ouvertes », déclare Ellen Crabbe. « L’université est également à l’origine de nombreuses start-up. Les technologies et connaissances sont valorisées. Nous avons déjà aidé nombre d’entreprises spécialisées dans l’épuration des eaux usées. Nous assistons à un essor prodigieux des entreprises innovatrices dans le domaine du renouvellement des flux de déchets, de l’économie circulaire,... Les entreprises veulent innover, mais elles veulent aussi en bénéficier. Pour y parvenir, il leur faut protéger leurs innovations et conclure des accords adéquats avec d’autres entreprises. »

Regard sur l’avenir

Enfin, Koen Schoors, professeur d’économie à l’Université de Gand (Belgique), s’est penché sur le passé, le présent et l’avenir. Lors de ce congrès, M. Schoors a souligné que le monde entamait une mutation tous les 70 ans et que l’on observait alors un point de bascule. « Le monde est susceptible d’emprunter différentes directions », déclare Koen Schoors. « Nous nous trouvons présentement à un tournant majeur où tout pourrait changer. Je vous livre une vision de l’avenir, mais basée sur des données. Nous nous orientons vers une économie entièrement circulaire. Le traitement de toutes les ressources mérite d’être reconsidéré : flux de déchets, réutilisation de l’eau, traitement de l’eau,... Cela sera crucial car l’eau devient une ressource rare. La raréfaction des ressources ne cesse de s’amplifier. Je pense qu’il est également important que les technologies d’épuration des eaux restent abordables pour que leur application à grande échelle progresse sans heurt. »

www.avecom.be

Stijn Boeren, Avecom :

« Nous œuvrons de concert à une simplification de la valorisation des flux de déchets industriels. »

« Nous sommes persuadés de la pertinence de partenariats à long terme pour venir à bout de situations complexes. »

Friso Okken, Commercial Director Water Treatment pour le Benelux et la France auprès de Brenntag :

« Nous sommes à même de proposer au marché l’expertise technique de l’Avecom. »

Koen Schoors, Professeur d’économie à l’Université de Gand (Belgique):

« Nous nous trouvons présentement à un tournant majeur où tout pourrait changer. »