DISTRIBUTION DE L'EAU  
Aquarama 108 – juin 2025

L’énergie thermique extraite de l’eau potable améliore la durabilité des villes et communes

La mise en œuvre du pacte local pour l’énergie et le climat, et de ses plans thermiques, est aujourd’hui un défi majeur pour les villes et les communes. Pour accompagner ses partenaires dans la transition vers une chaleur durable, la compagnie des eaux Pidpa propose aujourd’hui une solution de chauffage et refroidissement sans énergie fossile : l’énergie thermique extraite de l’eau potable.

L’énergie thermique extraite de l’eau potable (ETEP) est, aux côtés notamment de la géothermie et de l’énergie thermique extraite des eaux usées et de surface, une des alternatives possibles aux combustibles fossiles. Le procédé transfère la chaleur d’une conduite d’eau potable vers un réseau secondaire, qui peut ensuite être porté à plus haute température par exemple à l’aide d’une pompe à chaleur. « Les grands avantages de l’eau potable sont les niveaux relativement constants du débit et de la température », explique Maarten Debusschere, directeur des ventes chez Pidpa. « Cela permet aux pompes à chaleur de fonctionner en toute saison avec un rendement maximal, comparable à celui de la géothermie. De plus, l’eau potable convient à la fois pour chauffer et pour refroidir. »

Pas impact sur l’eau potable

Concrètement, un projet ETEP consiste à créer une dérivation sur la conduite d’eau pour envoyer une partie du flux dans un échangeur de chaleur à plaques double paroi, qui va transférer la chaleur ou le froid vers un réseau secondaire. « La qualité de l’eau potable reste pour nous bien sûr la priorité. C’est pourquoi le transfert d’énergie s’effectue sans contact physique entre les réseaux primaire et secondaire, et la température est étroitement surveillée, avec un ∆T moyen de 2 à 4°C sur le flux principal. Et comme l’eau de la dérivation est simplement refoulée dans le réseau après le transfert d’énergie, il n’y a pas non plus d’impact sur la pression ou le débit. »

Potentiel énergétique

Dans le Netepark à Herentals, le centre éducatif Hidrodoe et les installations de Sport Vlaanderen ont déjà été raccordés à la citerne d’eau potable du centre de distribution situé à proximité. « La production d’eau potable à Herentals est de 16.000 m3/jour. Sachant qu’avec un ∆T de 2°C chaque 1 m3/h fournit environ 2,32 kW d’énergie, nous obtenons rapidement une capacité de production thermique de 1.500 kW. Des puissances encore plus élevées peuvent être atteintes temporairement. Le procédé a déjà permis à Hidrodoe de réduire sa consommation de gaz de 95% et son émission de COde 76 tonnes en 2021 à 4,3 tonnes en 2023. Les coûts d’exploitation et d’entretien restent très faibles. »

À la recherche des bons projets

L’ETEP est surtout intéressante lorsque la demande en énergie est continue, mais les caractéristiques du réseau sont un autre facteur à prendre en compte. « Notre production annuelle de 60 millions de m3 nous permet de produire l’équivalent énergétique de 3.200 foyers. Cependant, toutes les parties du réseau n’ont pas la même capacité thermique et chaque projet a un impact sur le potentiel en aval. C’est pourquoi nous procédons de façon très réfléchie. »

Pidpa fournit l’énergie en priorité à ses partenaires communaux. « Nous voulons que l’énergie soit utilisée autant que possible à des fins sociales et liées à l’exécution des plans de zonage thermique. En fonction du potentiel, de la demande et des coûts, nous voyons ensuite avec le partenaire si un projet est pertinent. »

www.pidpa.be

Rédaction : Elise Noyez

Illustrations : Pidpa